Dans le cadre de la manifestation "La figure de l'autre au cinéma : regards au féminin",

 qui a lieu au cinéma le Méliès, du 1er au 7 et du 15 au 21 décembre,

l'association Nima et Cinéma le Méliès ont le plaisir de vous proposer

 

 

Une Soirée de Cinéma Iranien

                           

                               le jeudi  16  décembre  2004

Deux films sont programmés :

·         « FILLES D’IRAN, UN CHEMIN SECRET DANS LA MONTAGNE »    inédit à Lille  à 19h30

 

Réalisateur : Hormuz Kéy

 

 


Au volant de sa camionnette, un vieil homme parcourt la campagne en distribuant des livres à des jeunes filles qui l’attendent avec impatience. Il est pourtant analphabète. Il poursuit l’oeuvre entreprise par sa femme aujourd’hui décédée : « apporter la lumière » aux femmes d’Iran. Ce trajet du vieil homme « Tonton Hossein Esfandyari » est le fil conducteur de ce documentaire où des femmes de tous âges et de toutes conditions nous font partager leur quotidien, leur enfermement, leur désarroi mais aussi leur espoir et parfois leur révolte. Qu’elles soient jeunes, plus âgées, élèves ou enseignantes, chacune avec sa sensibilité nous informe sur la réalité de sa situation, mais aussi nous interpelle. Elles nous rappellent, ce que peut être dans des pays où la place de la femme est reconnue, nous avons oublié, que l’éducation, la curiosité intellectuelle, la culture sont les moyens les plus efficaces pour s’imposer à égalité dans la société. Le film s’achève dans un lycée audiovisuel. L’image permettra-t-elle à la femme de s’exprimer et de trouver enfin sa juste place ?

Tout un mode d’obscurité ne peut pas éteindre une flamme. En Iran nous avons 33 millions de flammes qui veillent sur les montagnes et qui illuminent le ciel… ” disait une femme de Yazd, au bord du désert iranien.

 

Hormuz KÉY est enseignant réalisateur du cinéma à l’Université de Marne la Vallée , il a écrit: Le cinéma iranien : L’image d’une société en bouillonnement ;De la Vache au Goût de la cerise. 1999 chez Karthala. Il a réalisé : Filles d’Iran ; Un chemin secret dans la montagne 2001, Sur les Chemins du Savoir et Jardins du Paradis.

 

  Et

·         « Tabous ( Zohre & Manouchehr ) , de Mitra Farahani   »       à  21h00.

 

Comment, dans la société iranienne contemporaine, l'amour et la sexualité se faufilent au travers des interdits de la tradition et de la religion ?

Après un tournage-marathon de trois années, la réalisatrice s'est vu récompensée par la sélection officielle de Tabous lors du Festival de Berlin 2004.

Portrait de l'amour et du sexe dans l'Iran d'aujourd'hui

Mitra Farahani brosse le portrait de l'amour et du sexe dans l'Iran d'aujourd'hui, où les questions sur la sexualité sont fortement...tabous, dans une société et un pays gouvernés par des principes religieux. Pour parvenir à ses fins, la réalisatrice a choisi de découper son film en deux parties, distinct l'une de l'autre. La première est une fiction, tournée en Super 8, qui est l'adaptation d'un poème érotique persan du XIXe siècle écrit par Iraj Mirza, un célèbre auteur Iranien. La seconde partie est un documentaire qui regroupe une série d'interviews sur la sexualité, réalisées "dans les milieux les plus divers et opposés de la société iranienne".

      Mariage temporaire

Le mariage temporaire, appelé Sigheh, est une très ancienne tradition qui perdure encore de nos jours dans les pays musulman à dominante chiite. A l'origine, alors que les guerres faisaient de nombreuses veuves, il s'agissait de permettre à un homme marié de "prendre sous sa protection autant de femmes qu'il voulait, sans se limiter aux quatres épouses légitimes autorisées par l'Islam. La simple lecture d'un verset du Coran faisait entrer temporairement la femme dans la famille, et lui permettait également d'avoir des rapports sexuels avec l'homme".

L'amour est un poème

Mitra Farahani a conduit une enquête sur les relations qu'entretiennent les Iraniens avec l'amour. Elle s'est rendue compte que la poésie occupe une place essentielle dans les rapports amoureux. Elle explique: "Si l'on demande aujourd'hui à quelqu'un, en Iran, de définir l'amour, sa réponse sera inévitablement remplie d'allusions poétiques. Personne ne parlera jamais de son propre passé ni d'événements récents, mais on trouvera toujours la métaphore poétique adéquate. la poésie est d'une importance capitale en Iran. Son omniprésence dans le cinméa, la peinture et qui plus est, dans le langage familier, exerce une influence sur tout un chacun, même sur les homme politiques et les membres de la classe religieuse dirigeante. Sans poésie, il est impossible de parler d'amour et de sexualité en Iran".

Tolérance/intolérance

Comment une religion peut-elle s'ériger en un système politique qui s'immisce dans les sphères les plus intimes de la vie privée, et entrave tout ce qui a trait à la sexualité ? La réalisatrice s'explique: "Je voulais souligner à travers les éléments documentaires et fictionnels les contradictions existant dans une société qui autrefois conciliait admirablement bien sa culture avec l'art d'aimer, alors qu'aujourd'hui un couple qui s'embrasse doit se demander si il commet un acte d'amour ou un crime passible de bastonnade".

 

Hormuz Kéy, réalisateur et enseignant de cinéma à l'Université de Marne-la-Vallée sera présent parmi nous pour une rencontre-débat autour de ces deux films.

 

Un tarif préférentiel de 5 € pour la soirée vous est proposé.

 

 

Renseignements : 03 20 61 96 92
Métro/accès : Triolo
Le Méliès - rue Trudaine 59650 Villeneuve-d'Ascq

 

                  



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Dernière mise à jour le : 19 janvier 2016.